Le Lieu |
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Résumé, |
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(résumé) Reprenons donc notre explication.
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(Un des 4 incorporels des stoïciens : le Temps, le Lieu, le Vide et le Lekton (le dicible, l'exprimable)). | |
Le Modèle, sa Copie et ... Pour moi, voici ce que je compte faire aujourd’hui. p108 Le principe ou les principes de toutes choses, ou quel que soit le nom qu’on préfère, je n’en parlerai pas à présent, par la simple raison qu’il me serait difficile d’expliquer mon opinion, en suivant le plan de cette exposition. Invoquons donc encore une fois, avant de prendre la parole, la divinité, pour qu’elle nous guide dans cette exposition étrange et insolite vers des doctrines vraisemblables et reprenons notre discours.
Nous avions alors distingué deux espèces ; il faut à présent en faire voir une troisième. Les deux premières nous ont suffi pour notre première exposition : l’une, intelligible et toujours la même, était supposée être le modèle, la deuxième, soumise au devenir et visible, était la copie de ce modèle. |
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Mais, à présent, la suite du discours semble nous contraindre à tenter de mettre en lumière par des paroles une espèce difficile et obscure. Quelle propriété naturelle faut-il lui attribuer ? La métamorphose des éléments Celle-ci avant tout : elle est le réceptacle et pour ainsi dire la nourrice de tout ce qui naît. Voilà la vérité ; Comment donc y parviendrons-nous, par quel moyen, et, dans ces difficultés, que pouvons-nous dire de vraisemblable sur ces corps ? que l’air enflammé devient feu, et qu’au rebours, le feu contracté et éteint revient à la forme d’air, que l’air condensé et épaissi se transforme en nuage et en brouillard, et que ceux-ci, comprimés encore davantage, donnent de l’eau courante, |
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Ainsi, puisque nul d’entre eux ne se montre jamais sous la même figure, duquel d’entre eux pouvons-nous affirmer positivement qu’il est telle ou telle chose et non une autre, sans rougir de nous-mêmes ? p110 Personne ne le peut. Il est beaucoup plus sûr de s’exprimer à leur sujet de la façon suivante. Voyons-nous un objet passer sans cesse d’un état à un autre, le feu, mais ce qui a toujours cette qualité qu’il faut appeler feu ; Ainsi, par exemple, nous appellerons feu ce qui a partout cette qualité, |
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Principes de topologie p111 Supposons qu’un artiste modèle avec de l’or des figures de toute sorte, Il faut dire la même chose de la nature qui reçoit tous les corps : il faut toujours lui donner le même nom ; car elle ne sort jamais de son propre caractère : elle reçoit toujours toutes choses sans revêtir jamais en aucune façon une seule forme semblable à aucune de celles qui entrent en elle. Quant aux choses qui entrent en elle et en sortent, ce sont des copies des êtres éternels, façonnés sur eux d’une manière merveilleuse et difficile à exprimer ; nous en reparlerons une autre fois. |
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Trois genre p112 Quoi qu’il en soit, il faut, pour le moment, En outre, on peut justement assimiler le réceptacle à une mère, L'empreinte, le réceptacle Il faut observer encore que, Il faut donc que ce qui doit recevoir en lui toutes les espèces soit en dehors de toutes les formes. Il en est ici comme dans la fabrication des onguents odorants, où le premier soin de l’artisan est justement de rendre aussi inodore que possible l’excipient humide destiné à recevoir les parfums. C’est ainsi encore que, pour imprimer des figures dans quelque substance molle, on n’y laisse subsister absolument aucune figure visible et qu’au contraire on l’aplanit et la rend aussi lisse que possible. Il en est de même de ce qui doit recevoir fréquemment, dans de bonnes conditions et dans toute son étendue, les images de tous les êtres éternels p113 de la Nature du Lieu ! il convient que cela soit, par nature, en dehors de toutes les formes. C’est pourquoi il ne faut pas dire que la mère et le réceptacle de tout ce qui est né visible ou sensible d’une manière ou d’une autre, c’est la terre, ou l’air ou le feu ou l’eau, ou aucune des choses qui en sont formées ou qui leur ont donné naissance. Mais si nous disons que c’est une espèce invisible et sans forme qui reçoit tout et qui participe de l’intelligible d’une manière fort obscure et très difficile à comprendre, nous ne mentirons pas. Autant qu’on peut, d’après ce que nous venons de dire, atteindre la nature de cette espèce, voici ce qu’on en peut dire de plus exact : la partie d’elle qui est en ignition paraît toujours être du feu, la partie liquéfiée de l’eau, et de la terre et de l’air, dans la mesure où elle reçoit des images de ces éléments.
Y a-t-il un feu qui soit le feu en soi et toutes les choses dont nous répétons sans cesse qu’elles existent ainsi en soi ont-elles réellement une existence individuelle ? Ou bien toutes les choses que nous voyons et toutes celles que nous percevons par le corps sont-elles les seules qui aient une telle réalité et n’y en a-t-il absolument pas d’autre nulle part ? Parlons-nous en l’air, quand nous affirmons qu’il y a toujours de chaque objet une forme intelligible et n’est-ce donc là que du verbiage ? p114 Il est certain que nous ne pouvons pas affirmer qu’il en est ainsi, sans avoir discuté la question et prononcé notre jugement, ni insérer dans notre discours déjà long une longue digression. Mais si nous trouvions une distinction importante, exprimable en peu de mots, rien ne serait plus à propos. Pour ma part, voici le jugement que j’en porte.
Les perceptions, du corps et de l'esprit , opinions et idées Si l’intelligence et l’opinion vraie sont deux genres distincts, ces idées existent parfaitement en elles-mêmes : ce sont des formes que nous ne pouvons percevoir par les sens, mais seulement par l’esprit. Si, au contraire, comme il semble à quelques-uns, l’opinion vraie ne diffère en rien de l’intelligence, il faut admettre que tout ce que nous percevons par le corps est ce qu’il y a de plus certain. Mais il faut reconnaître que ce sont deux choses distinctes, parce qu’elles ont une origine séparée et n’ont aucune ressemblance. Car l’une est produite en nous par l’instruction, l’autre par la persuasion ; Ajoutons que tous les hommes ont part à l’opinion,
La forme immuable, la copie, le lieu |
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3) Enfin il y a toujours une troisième espèce, celle du lieu, qui n’admet pas de destruction et qui fournit une place à tous les objets qui naissent. Elle n’est elle-même perceptible que par un raisonnement bâtard où n’entre pas la sensation ; c’est à peine si l’on y peut croire. Nous l’entrevoyons comme dans un songe, en nous disant qu’il faut nécessairement que tout ce qui est soit quelque part dans un lieu déterminé, occupe une certaine place, et que ce qui n’est ni sur la terre ni en quelque lieu sous le ciel n’est rien. À cause de cet état de rêve, nous sommes incapables à l’état de veille de faire toutes ces distinctions et d’autres du même genre, même à l’égard de la nature éveillée et vraiment existante, et ainsi d’exprimer ce qui est vrai, à savoir que l’image, parce que cela même en vue de quoi elle est façonnée ne lui appartient pas et qu’elle est comme le fantôme toujours changeant d’une autre chose, doit, pour cette raison, naître dans autre chose et s’attacher ainsi en quelque manière à l’existence, sous peine de n’être rien du tout, tandis que l’être réel peut compter |
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sur le secours du raisonnement exact et vrai, lequel établit que, tant que les deux choses sont différentes, aucune des deux ne pouvant jamais naître dans l’autre, elles ne deviendront pas à la fois une seule et même chose et deux choses. p116 Les 3 principes pour la formation du monde Prenez donc ceci pour le résumé de la doctrine que j’ai établie d’après mon propre jugement : l’être, le lieu, la génération sont trois principes distincts et antérieurs à la formation du monde. Le chaos |
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L'intelligence classificatoire, classificatrice divine Qu’il les ait tirés de leur désordre pour les assembler de la manière la plus belle et la meilleure possible, c’est là le principe qui doit nous guider constamment dans toute notre exposition. |
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(Pour des raison de lecture et de cohérence des paragraphes la numérotation de références des pages n'est pas à la ligne près/ à l'original ! ) |